Qui nous redira des choses tendres ?…
Elle est partie. Juliette Gréco.
Claude Barrère, ambassadeur de la poésie est touché en plein cœur, voici un poème reçu aujourd’hui, je tenais à le partager avec vous.
« j’arrive, j’arrive / ce n’est même pas toi qui es en avance /c’est déjà moi qui suis en retard / j’arrive, bien sûr, j’arrive / n’ai-je jamais rien fait d’autre qu’arriver ? »
BREL / JOUANNEST / GRECO
… en hommage à Juliette GRECO
M O T S D’ELLE
Mots d’ailes frémies
de gestes alentour
à moduler
MOTS en bouche
d’un devenir POEME
à habiller déshabiller
nuitamment
d’un murmure
De maintes mains
effilées et folâtres
blanches impressions
en pétales lobés et
feuilles digitées
pour l’espace lissé noir
d’une robe fourreau
De mains-gestes
contrapuntiques
de haut en bas
de bas en haut
petit poisson petit oiseau
d’amours empêchées
De maintes lèvres et
dents perlées
(quenottes pour Queneau)
à croquer la pomme
de nouvelle Eve et
Jolie môme aguerries
enterrant au Tabou
les tabous ô Boris
ô Davis Miles Junior
de la cave
aux olympiades de l’Olympia
acclamation d’une Epoque
graine de Javanaise chaloupée
par rouge Temps des cerises
fleur
en son Café de Flore sise
diseuse de mots à Ferré(r) ferme
à converser existentialisme
avec Jean-Sol Partre
à folâtrer mutine avec Prévert
dans Saint Germain des Prés
MOTS d’adieu voués au Merci
tout en regard de mascara
sous l’intense frange brune
d’ample accolade et révérence
MOTS D’ELLE
à l’avant-scène
MOTS à éterniser le temps
Avec le temps des malices
résistances et combat.
Claude Barrère
Toulouse – 5 oct. 2020