Biographie de l'artiste
« Lorsque Jean Desaunois, influent patron de presse, me reçoit, j’ai vingt ans. Je le fais bien rigoler avec mon 24×36 Ricoh. Direction le labo ! Six mois plus tard, mes rêves de photographe de presse s’envolent… Sans moi.
Après quelques expériences de caméraman, l’opportunité m’est offerte de basculer dans le monde du son et de la radio locale. J’y exerce tous les métiers jusqu’à la fonction de direction, celle occupée depuis 20 ans pour Radio Radio Toulouse.
L’image, que j’ai mise à distance, n’est pourtant jamais très éloignée de mon univers. C’est ainsi qu’en 2019, à l’occasion d’un voyage à Oklahoma et New York alors que j’accompagne un ami producteur vidéaste sur les traces de Woody Guthrie, le virus du cadre et de la photo – juste avant celui du Covid – me reprend…
S’en suivra une série de voyages, de clichés et un montage vidéo documentaire « CHECKPOINT – UN REENACTMENT GÉOPOÉTIQUE » présenté dans le cadre de la 76ème édition du Festival d’Avignon. C’est également le point de départ d’un travail photographique sur le Festival pour un ouvrage prévu en 2027.
J’aime me sentir libre d’explorer les genres et les techniques sans a priori … je multiplie les sujets, joue avec la simplicité des situations, même les erreurs techniques sont sources d’inspiration…
J’ai choisi de ne pas intervenir en post production pour « embellir » mes clichés car pour moi l’essentiel est ailleurs. A la question : A quoi reconnaît-on une bonne photo ? Le célèbre collectionneur Peter Fetterman répond : « A la façon qu’elle a de m’habiter ».
Pour reprendre à mon compte un mot de Sabine Weiss, je dirais : « Je ne fais que marcher, ressentir et voir ». Chacune de mes photos raconte mon goût retrouvé pour la prise de vue, l’état de vacuité qui détermine le degré de disponibilité à l’événement et fixe la justesse du point de vue.
Un sujet advient, le cadre me guide et la lumière du moment parle d’elle-même. C’est une photographie de l’instinct, de l’instant…. Une recherche poétique du sujet comme d’une part de nous-même… »
Chaque année depuis 2019 s’organise un rendez-vous autour d’une exposition baptisée « Instant-année… ». L’occasion d’une rencontre avec les publics – amis, curieux, professionnels – l’occasion de se confronter au regard de l’autre, d’échanger sur ses perceptions, ses ressentis… L’occasion également de scénographier la distribution des clichés. J’aime agencer les œuvres dans l’espace et je le fais très volontiers pour d’autres artistes, peintres, photographes, concepteurs. Jeu d’un dialogue entre la singularité des oeuvres et leur agencement qui dévoile en creux la signature de l’artiste…
Extrait d’un article parution Intramuros # 475, mai 2023
« Il est toujours là où on ne l’attend pas. Luc Magrina est revenu à la photo après… 30 ans d’absence. Sa démarche artistique adopte « un pas de côté » : pour chercher ce qui n’est pas immédiatement donné, pour oublier ce qu’il est venu chercher, pour déclencher les yeux fermés et recevoir l’image en cadeau. Son esprit vif sait capter le moment juste, à l’abri des regards, pour mettre au jour la vérité de l’instant. Ses photos sont l’œuvre de quelqu’un qui sait autant regarder qu’écouter (Luc Magrina est aussi un homme de radio). D’un artiste qui sait voir au travers des gens. La série « Instant-année 2023 » qu’il présente la dernière semaine du « Mois de photo » propose un choix de clichés récents, en noir et blanc, même s’il ne s’interdit pas la couleur, issus de voyages au Rwanda, en Italie, de son immersion en tant que photographe de presse au festival d’Avignon et de quelques autres échappées, où s’exercent à chaque fois son sens inné du cadre et son humanisme. » Sarah Authesserre
« Ce n’est pas lui qui attend l’instant, c’est le cliché qui s’impose à lui. Dans la course folle de cet artiste, Luc, aime le hasard.
Cette étrange sensation de ce moment qui lui appartient pour 1 temps.
Un temps de grâce où tout converge, pour lui offrir « SON » émotion, qu’il nous remettra comme un cadeau lors de ses expositions.
D’une grande considération de la vie et des êtres, il apprécie de découvrir ses clichés aux côtés de commentaires et regards.
Il aime tant, être surpris et bousculé par l’émotion, que ses photos deviennent des « chroniques photographiques » , quoi de plus naturel pour un homme de radio.
Ma rencontre avec Luc Magrina, était avant toute chose, la satisfaction de voir des photos non retouchées, avec leurs accidents et leurs surprises. »
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