Biographie de l'artiste
Nicolas GALTIER, artiste peintre, né en 1971, a longtemps partagé son temps entre la France et l’Italie. C’est dans la ville de Rome qu’il se procure ses toiles de lin brut et ses feuilles de métaux, chez un des plus anciens fournisseurs de matériaux de peinture d’Europe. Ce choix, loin d’être anodin, dresse les bases de son travail de textures.
Les œuvres de Nicolas GALTIER en premier lieu, axées sur les motifs, comme happés par le temps, tendent peu à peu à l’abstraction.
Ses toiles s’apparentent alors à des traces vivantes, des échos, des émotions primitives, où matières et lumières viennent se percuter.
Ce travail trouve son originalité dans les multiples interactions entre les matériaux précieux (feuilles d’or, d’argent…) et la palette nuancée des couleurs qui en découlent, élevant chacune de ses toiles au statut d’icône.
Les techniques mixtes, la matérialité picturale permettent au contenu de libérer sa profondeur. Le va-et-vient entre la surface et le fond du tableau et les effets mouvants des œuvres selon la position du regard invitent alors le spectateur au voyage intérieur.
Nicolas GALTIER travaille des oeuvres que l’on pourrait qualifier au prime abord d’abstraites mais qui, si l’on y regarde de plus près, laissent parfois apparaître les trames de motifs qui se nourrissent de multiples influences de la peinture du Quattrocento italien avec ses fonds dorés et ouvragés aux arts décoratifs de diverses civilisations à travers les âges, en passant par l’art de la fresque, les textiles vénitiens ou des Kimonos japonais, etc…
Son travail se double ainsi d’une recherche sur l’épaisseur du temps, sujet sur lequel il s’était déjà penché dans un premier parcours universitaire en Lettres et Arts : la mémoire. Sa recherche parfois axée sur des « patterns » inspirés de divers horizons culturels, comme un langage commun à l’humanité retranscrit dans les arts visuels et décoratifs, tendent peu à peu à l’abstraction, comme happés par le temps devenant des traces vivantes, des échos de notre mémoire collective.
Son support de prédilection reste la toile de lin, matériau noble et traditionnel en peinture dont il se fournit en Italie à Rome notamment où il a vécu longtemps par intermittence, chez un des plus anciens fournisseurs de matériel Beaux Arts d’Europe qui a fourni Balthus, Da Morandi, Guttuso, Paladino, De Chirico…
Ce choix de l’Italie, Rome comme inspiration, loin d’être anodin dresse les bases de son travail qui trouve son originalité dans les multiples interactions entre les matériaux précieux utilisés ( feuilles d’or, d’argent, …) et la palette nuancée des couleurs qui en découlent, essayant d’élever cette peinture au statut d’icône sacrée.
Pour finir, un travail axé également et essentiellement sur la lumière : Les effets mouvants des oeuvres, dû aux matières réfléchissantes utilisées, selon la position du regard, la direction de la lumière et son intensité, invitent alors le spectateur à un voyage, tel un dialogue tout intérieur, entre la toile et lui, comme une résonance qui les lie dans un instant suspendu.
Une démarche qui est une invitation au calme méditatif : Les tableaux sont comme une fenêtre ouverte sur un autre monde, une réflexion sur le temps, sorte de voyage intérieur où les sensations affleurent via la contemplation dans la Lumière.
S’il est vrai que l’œuvre de Nicolas Galtier relève, en apparence, d’un style de peinture que l’histoire de l’art appelle le « pattern painting », c’est-à-dire, d’une peinture se concentrant sur le motif, les textures et les effets de lumière – et non sur le figure – il serait faux, en revanche, de voir en elle une simple peinture décorative. Car le motif, pour cet artiste, ne coïncide pas seulement avec une recherche d’équilibre et d’harmonie, mais se double, aussi, d’une ambition visant à faire de cette quête purement
esthétique le point de départ d’une nouvelle approche de la vision et de l’énergie qui est contenue en elle : « Dans chacune de mes peintures » écrit Nicolas Galtier, « je voudrais réussir à traduire la présence du sacré et, dans un même mouvement, rendre sensible que le sacré est un simple niveau d’apparition, une attitude de l’Esprit envers les images qu’il crée. » C’est en direction d’une telle attitude de l’Esprit que nous nous proposons, maintenant, de méditer.
Artiste peintre, Nicolas Galtier produit une œuvre abstraite, réminiscence de l’art italien et vibrante d’émotions.
Nicolas Galtier partage son temps entre la France et l’Italie, son pays d’adoption. Il y fréquente bien sûr les haut-lieux culturels, musées ou églises, notamment à Rome, sa ville de prédilection.
Il s’y fournit également en toiles de lin de grande qualité, futurs supports de ses tableaux.
L’artiste privilégie les grands formats, renouant ainsi avec l’échelle murale des fresques antiques ou de la Renaissance italienne. Ces œuvres abstraites se caractérisent par un jeu de textures qui leur confère mouvement et profondeur. Le travail sur la lumière est également primordial pour Nicolas Galtier. Cette vibrance au cœur de la toile est obtenue grâce à la superposition de couches successives et le recours à une technique mixte, l’artiste utilisant des feuilles d’or, d’argent ou de cuivre qui éclairent ses toiles en même temps qu’elles les magnifient, à la manière des icônes religieuses byzantines.
Comme une invitation au calme méditatif, loin de l’agitation du monde contemporain, son art est comme une fenêtre ouverte sur un autre monde, une réflexion sur le temps, sorte de voyage intérieur où les sensations affleurent via la contemplation. Le recours occasionnel aux oxydes par exemple marque la toile d’un écho lointain, à l’image d’une réminiscence.
La trace du temps est également perceptible à travers des motifs diffus, comme effacés, qui sont visibles sur certains tableaux. Inspirés des arts décoratifs, tissus vénitiens ou fresques antiques, ils témoignent d’une écriture personnelle qui rend hommage à l’histoire de l’art italien tout en la réactualisant.
Comme l’empreinte d’un paradis perdu de l’art occidental.
Le travail de Nicolas Galtier est visible sur rendez-vous dans son atelier. Ses œuvres sont aussi exposées dans des galeries d’art en France et à l’international. L’artiste travaille pour des espaces tant privés que publics, également en partenariat avec l’architecture haut de gamme, l’hôtellerie de luxe, maisons de haute couture et lieux historiques ou contemporains.
Fanny Chataing journaliste
La force du motif La force du motif
« L’archétype s’inscrit dans une trame de représentations apparentées entre elles, conduisant toujours à d’autres images archétypiques et se chevauchant constamment les unes les autres, et dont l’ensemble forme le singulier tapis de la vie. »
C.G. Jung
Demandons-nous, d’abord : quelles sont, exactement, les images que crée Nicolas Galtier ? Et, plus précisément encore, à quel ordre de réalité appartiennent-elles ? A cette double question, il faudrait, pour commencer, répondre: ces images sont des échos, des traces, des réminiscences de ce que l’humanité, à travers son histoire (et la diversité de ses cultures, de ses mentalités, des ses arts) a réussi à capter des Formes-Archétypes qui peuplent son inconscient, c’est-à-dire, des Formes qui, non seulement, sont au fondement de notre appréhension du monde (en tant que Formes symboliques), mais auxquelles, aussi, se rattachent certaines émotions primitives qui en font de véritables « potentiel d’énergie psychique »1. En effet, chaque motif, chaque ornement, dans les oeuvres de Galtier, semblent toujours vouloir évoquer, par-delà le lien qui le relie à une culture, à une époque ou à un style donné (depuis la préhistoire jusqu’au monde du design contemporain, en passant par l’art des civilisations étrusques, byzantines,
etc.), la présence d’une « géométrie sacrée » dont la fonction serait de pouvoir réussir à remettre en activité des parties de notre cerveau qui, dans notre vie quotidienne, nous n’exerçons presque pas, voir pas du tout. Autrement dit, les images de Nicolas Galtier ne sont pas seulement ses créations (au sens où il en serait subjectivement l’auteur) mais les créations d’un Esprit auquel Galtier participe; Esprit qui, dans le même temps, l’englobe, le dépasse et l’illumine.
« Dans toutes les cultures, il y a une déclinaison des motifs. Le nombre d’or. L’architecture. Tout cela est lié. Il y a une intuition collective du motif. C’est ce que j’appellerais : une géométrie sacrée. C’est à partir d’une telle géométrie que se déploie mon œuvre. »
Mais, à cette « géométrie sacrée », qui donne à l’œuvre de Galtier son vocabulaire, il nous faut encore ajouter un autre élément pour que notre interprétation soit complète. En effet, ces créations, non contentes de nous exposer à des Formes-Archétypes, ne cessent, aussi, dans le même temps, de les mettre au contact d’une force qui, tout en venant altérer les Formes qu’elle supporte,
leur insuffle, en prime, l’élégance fragile ou, pour mieux dire encore, la beauté pathétique d’un être, d’une chose, qui se dévoile tout en s’effaçant. Quand, d’un côté, les oeuvres de Galtier nous donnent à voir sous de multiples facettes (qui ne cessent de varier en fonction des jeux de lumières que crées les poudres et les feuilles de métaux – or, argent, cuivre, bronze, fer – utilisés
dans la confection de chacune de ses toiles) les Formes – les patterns – sur lesquels se fonde l’ordre symbolique de notre monde, de l’autre, ces oeuvres nous montrent ces Formes comme étant toujours-déjà prises dans le mouvement englobant d’un écoulement, d’une durée, qui les ramène à l’état de leur simple être en puissance. Autrement dit, dans l’œuvre de Galtier, ce qu’il
s’agit de voir n’est pas seulement le motif comme ornement, ni l’ornement comme indice d’une « géométrie sacrée » mais, peut-être plus encore, le mouvement paradoxal qui unie, en une coïncidence des contraires, le mouvement vertical des Formes-Archétypes au mouvement horizontal du temps linéaire : «Chacun de mes tableaux est un passage. Un passage pour aller au-delà.
Et cet au-delà n’est pas défini. Quand je parle du divin, je parle de l’humain qui va plus loin que l’humain. Mes toiles ne sont que des réceptacles de cette inspiration première.
Tout est une question de vision. Faire vibrer le sacré, en donner la caresse. Voilà le but ultime que se donne ma peinture.
Frédéric-Charles Baitinger