Raku et grès et aussi le bronze forgent son univers sculptural. La matière la guide, de forme en forme. Les corps se végétalisent au fil du temps, puis fleurit le végétal comme lors de ses cueillettes d’antan. Celles d’un autre monde, quand elle ne se pensait pas encore tout à fait comme une artiste. Du figuratif au contemporain, du concept à la forme, entre installation et sculpture, les chemins se croisent encore et encore. Sylvaine aime à ce que le visiteur entre, pénètre dans ses installations et s’y promène, s’approprie cet espace laissé libre à la déambulation. Sculpter un paysage… Les techniques évoluent, au service de la création. Elle ne sait pas faire, elle apprend. La recherche se poursuit. Au fil des années le travail prend des formes hétéroclites, là des fleurs géantes, ici des fillettes en grès patiné, vives et espiègles, aujourd’hui des maisons.. Demain…. Sylvaine chemine, en sécurité dans la démesure des champs de coquelicots qui prolifèrent et grandissent de plus en plus sous notre regard. Pour nous rappeler combien la terre est vivante, précieuse et indépendante.
Une façon de nous appeler vers la terre-nature, d’explorer par son geste de sculpteur les dimensions insolites et surprenantes d’une nature humaine, trop humaine.
« Il suivait son idée. C’était une idée fixe, et il s’étonnait de ne pas avancer. » Jacques Prévert
Gré et Raku la passion de Sylvaine Martel
« Cette artiste dont l’atelier est situé à Villedaigne a la passion des fleurs et de la terre. « Vous savez c’est mon métier de travailler la terre » avoue cette ancienne horticultrice.
A force de se promener dans ses entrailles, il lui est tout naturellement venu le désir de se plonger totalement dans cet univers qui est le sien en travaillant les argiles.
Ce qui au début était un loisir s’est au fil du temps et de ses rencontres transformé en art à temps complet.
Venue s’installer dans l’Aude elle donne naissance à une œuvre particulière, attachante dans laquelle ont retrouve ses passions pour les fleurs, les corps et la terre. De ses mains naissent des œuvres d’art , pures, épurées mariant raku, terres cuites et sculpture. « Je ne fais pas de poterie » affirme t’elle, effectivement ce n’est pas de la poterie, ce sont des fleurs, tout un champ de coquelicots géants sur lequel veille des corps intemporels de femme et qu’éclairent trois magnifiques boules en raku.