Biographie de l'artiste
Pedro grandit à Tarbes, toujours un crayon à la main il fera sa première exposition a 5 ans.
L’art l’a toujours accompagné : depuis tout petit , il peint, dessine, écrit…
Il intègre les Beaux-Arts de Paris chez Velikovic en dessin sculpture, l’histoire de l’art. Mais il décide à 24 ans de devenir prof d’histoire-géo, une fois son agrégation de géographie en main, il s’emploi à transmettre ce métier avec toute sa créativité.
Aujourd’hui encore il exerce son rôle de professeur avec les élèves, mais aussi, avec lui-même. Il apprend toute la nature humaine à travers ses rencontres.
Les voyages, la famille, son métier… l’art est partout autour de lui.
Comme quoi la vie est un drôle de puzzle artistique.
C’est avec le souci d’un travail sur l’homme, inspiré de vies, illustrant le monde, les humanités d’ici et d’ailleurs que Pédro s’interroge et apprend.
De ses carnets de voyages aquarellés aux textes poétiques…
La peinture sur toile, sur bois, l’huile et l’acrylique, le dessin et les découpages, l’ensemble polymorphe raconte le kaléidoscope humain.
Sans concession, le regard espiègle ou grave démontre un humanisme assumé, l’injustice dénoncée, la femme, la mère vénérée, l’énergie des lignes courbes, le rond des formes. C’est une seconde vie accordée à des objets chinés et la dérision inquiète de masques et de totems réinventés.
Le travail de création toujours et partout est une fenêtre ouverte : c’est un pardon renouvelé
Les œuvres de Pédro sont multiples, ou plutôt incalculables, il peint comme il respire, goûte et regarde.
Son médium, est celui qui lui permet de bouger, d’attraper au vol l’instant, la matière et l’énergie.
« Je ne peux pas rester dans mon atelier et me dire : aujourd’hui, j’entame une nouvelle toile… Je suis obligé de me nourrir de ce qui m’entoure. »
Chaque matin, Pierre Bergé sort avec sa « Trousse Secours ». Juste assez grande, pour la suivre partout et contenir : encres, aquarelles, crayons, feutres, pastels…
Je n’y ai pas vu de gomme ?
Pédro s’amuse !
Jusqu’à, tremper son doigt dans le fond de sa tasse à café, pour habiller les pages de ses carnets.
Ses noirs et blancs, ses brous de noix, mais aussi ses couleurs sont chargés de douceur.
La boulimie artistique de Pédro est le reflet de son hyperactivité, de son exigence sur lui-même, et de son empathie.
« Les sujets durs allument quelque chose que je transforme. Je ne pense pas que l’on puisse créer s’il n’y a pas un déséquilibre quelque part : comment veux tu
ne pas être impacté par ce qu’il se passe autour de nous ? »
« Mon art est un pardon renouvelé »Mais qui pardonne à qui, alors ?
« Tout le monde. Moi, ma famille… Ils me pardonnent de peindre tout le temps, et ils me laissent travailler… et moi, je les pardonne de venir me déranger ! ».
« Un artiste engagé qui aime marier le dessin et l’écriture.
-L’art est le fil rouge de votre vie…
Pierre Bergé. L’art fait partie de mon ADN. Je dessine comme je respire depuis tout jeune : à six ans déjà, j’ai eu le coup de cœur pour les œuvres de Picasso ! Plus tard, j’ai fait les Beaux-Arts de Paris, où j’ai croisé la route d’artistes du street art comme Robert Combas ou Keith Haring. Par ailleurs, dans mon Sud-Ouest natal, j’ai été élevé avec Brel, Brassens..
Et je suis un grand amoureux de Victor Hugo et de Saint-Exupéry. De fait, le dessin et l’écriture sont pour moi indissociables. Ce que je j’aime par-dessus tout, c’est m’inspirer du monde qui m’entoure, de l’actualité, des scènes du quotidien. Je vais d’ailleurs régulièrement dessiner et écrire dans les bistrots du coin, car le bar c’est le thermomètre de la société.
-Êtes-vous un artiste engagé ?
P.B. Je suis dans une relation de fêlure et de porosité au monde : j’absorbe ce que je vois et entends, je le restitue, avec bienveillance, pour transformer mes colères en sourires.
Mes créations sont des fulgurances et des cris du cœur pour réagir aux choses qui m’indignent. J’estime qu’un artiste doit mettre ses tripes sur la table, donc forcément être engagé. J’aime ceux qui assument leurs actes, leurs dénonciations, voire qui les revendiquent. Il n’y a rien de plus précieux que la liberté d’expression. Il faut savoir se battre pour elle.
-Qu’avez-vous choisi de présenter à Villard-Bonnot ?
P.B. L’idée est de proposer une déambulation, qui débute avec des moulins à poèmes, se poursuit avec des carnets de roots (livres condamnés, désossés et rhabillés de textes et dessins) et de grands triptyques, puis s’achève avec des dessins croques sur le vit dans les bistrots de proximité et quelques peintures (des fenêtres ouvertes sur son propre envol). La progression va du monochrome à une explosion de couleurs.
Chaque visiteur choisit un poème qui va l’accompagner tout au long de l’exposition et éveiller son imaginaire, susciter un certain regard. Faire rêver tout en faisant réfléchir, c’est tout l’intérêt de l’art. »
En avril dernier, l’artiste Pierre Bergé dit « Pedro » a organisé (en partenariat avec « Portes Ouvertes 65 » à Tarbes et « Caritas » à Lourdes)une vente de charité au profit des réfugiés ukrainiens. A cette soirée de bienfaisance, il rencontre une jeune ukrainienne Lana. « Elle m’a raconté que ses parents venaient de Tchernihiv ( au Nord de Kiev et seule ville à avoir résisté à l’invasion russe) et mis en contact avec Victoria sa professeur de français en Ukraine. » raconte-t-il « Grâce à ses contacts, j’ai pu faire vivre mon exposition. Comme la précédente, je voulais que les bénéfices reviennent aux enfants ukrainiens. Rapidement, Victoria a fait le relais entre moi et les différents protagonistes en Ukraine. Arrivé là-bas, j’ai voulu exposer dans trois lieux symboliques de la ville: le musée régional, l’office du tourisme et l’intermezzo, trois lieux de culture et de résistance à Tchernihiv. Pendant une semaine, j’ai pris le temps pour préparer mon exposition avec les organisatrices (les hommes sont partis à la guerre), écrire des poèmes et dessiner ce que j’avais sous les yeux. J’avais aussi gardé mes grands dessins. J’ai choisi de les exposer aux yeux des ukrainiens. » A partir de là, un dialogue s’est installé. Un lien s’est crée. Un échange est né. « A travers mon art, je voulais que les populations puissent prendre conscience des crimes de guerre. » ajoute-t-il L’art est un moyen de mener le combat. Il dénonce mais aussi permet de faire des choses concrètes. ». En tant que premier artiste à exposer en Ukraine, Pedro a été accueilli comme un héro. « Cette aventure en Ukraine n’a pas été faite pour la gloire mais dans un but humanitaire. Le résultat est devenu une expérience humaine incroyable où les horreurs de la guerre croisent la générosité des gens. J’espère que mon voyage incitera d’autres artistes courageux à exposer chez eux. « Pierre Bergé a d’ailleurs décidé de repartir en février 2024. A cette occasion, il remettra plusieurs exemplaires de son recueil de poèmes,de dessins.
Tous réalisés pendant son premier séjour à Tchernihiv.
La vente sera au profit des enfants ukrainiens.
Chapeau Pedro !
Villard-Bonnot – Grenoble – Tarbes – Ukraine – Toulouse