Ma démarche picturale s’inscrit dans une élaboration abstraite comme support de la représentation et du sens qu’elle induit. L’objet de la peinture étant de donner à voir, et son sujet étant la référence au monde réel, sont confronté à l’Histoire de l’Art.
La période classique avait codifié la figuration, et ses éléments picturaux à travers des théories et des pratiques artistiques.
L’époque moderne récusant ces dogmes a fondé une approche du faire pictural en le recentrant sur lui-même.
Je me réapproprie l’abstraction comme substance qui renvoie à sa propre nature.
La création contemporaine pose les fondements d’une science du langage et de ses signes.
Mon travail relève d’une réflexion sur l’aspect lyrique , informel et matiériste de la peinture, en liaison avec les permanences et les ruptures qui s’opèrent dans la culture.
Les principes inhérents à cette construction abstraite mettent en œuvre des couples d’idées qui par leur interférence donnent corps à la création.
Soit les couples vide-plein, ombre et lumière, ciel et terre, blanc et noir.
En ce sens ma pratique relève moins d’une détermination préconçue, que de la prédominance de la gestuelle, des hasards de la matière, de la spontanéité, et des aléas que ceux-ci engendrent dans le tableau.
La réinvention du réel est source d’une nouvelle réalité, celle de la peinture.
Paul LE RABO. 16 décembre 2017
Un brin « Zao Wou-Ki »
« Même si Paul Le Rabo a peint toute sa vie ce n’est que dans les années 1990, qu’il se consacre totalement à la peinture.
Et pour Paul, totalement, n’est pas un mot anodin.
C’est à corps perdu qu’il se marie et converse avec « elle ».
Face à de très grands formats pour la plupart, il s’exprime.
Sa peinture, difficile, à définir, pourrait être complice, un brin Zao Wou-Ki…
Des couleurs naissantes d’un abîme parfois brutal. Une matière présente comme un jeu de réflexion avec ses propres méditations.
Tout converge vers une profonde vérité.
L’artiste se joue d’elle et lui propose d’autres chemins toujours dans la contemplation et la seule volonté d’être.
Assis dans son fauteuil, seul face à elle, il échange, elle lui révèle la cicatrisation de ces « mots », illumination d’un geste à venir.
Et voilà notre artiste, transformant à nouveau sa toile, ne laissant que le souvenir d’un passage pour en baptiser un nouveau.
Paul Le Rabo ne cesse de peindre que lorsque le pinceau est fatigué, infiniment fidèle et passionné, il construit une histoire. « Sylvie Amigo Soulet