« J’ai une admiration profonde pour tous les mouvements artistiques du XX°siècle”, dit-elle aujourd’hui.
“Ils ont bouleversé tous les codes académiques, dans tous les formes d’art d’ailleurs. Si en peinture je revendique mon attachement à l’expressionnisme abstrait des années 50 et post-50, en sculpture deux mouvements m’interpellent: l’abstraction géométrique et l’abstraction lyrique.
Pour la sculpture que Denise travaille passionément elle dit :
« Ici j’incurve ma ligne d’acier d’un geste ample et rapide, véritable paraphe, écrit en caractère caoshu ou cursif chinois, qui s’apparente pour l’amateur d’art moderne à l’abstraction lyrique. Cette ligne métallique, courbée au gré de mon inspiration, est peinte aux couleurs de l’Asie qui m’a vue naître, soit en blanc, couleur du Yang, soit en noir, couleur du Yin, dualité indispensable dans toute pensée chinoise, soit en rouge, couleur porte-bonheur dans toute l’Asie.
En effet Denise Samson est aussi une peintre.
En peinture, le geste et la couleur ont été prépondérants dans mes oeuvres de “jeunesse”, à la manière de Jackson Pollock ou de Joan Mitchell.
Maisla lecture il y a une douzaine d’années d’un essai (« l’éloge de la fadeur ») de François Julien, philosophe et sinologue, m’a fait revenir à mes sources asiatiques: un espace qui privilégiele vide et le plein, ainsi que la non-couleur… Et l’âge aidant, mes pulsions et mes gestes se sont ralentis jusqu’ à devenir le rien et le silence devant le temps qui passe inexorablement , sans retour…
Ma peinture est plus intériorisée aujourd’hui, elle a même du mal à sortir de moi même pour vous la livrer.
Je fais mienne cette phrase de Benedetto Crocé (1866-1952), homme politique italienmais aussi historien et critique d’art reconnu:
« Il n’y a art à proprement parlé que si la création se continue dans la contemplation. L’art objective les sentiments ainsi que les idées. L’artiste donne à voir les passions, les élans du coeur. » (Estetica, 1902).
Je vous invite à rentrer dans son univers profond.”