Biographie de l'artiste
Né en 1951 à Dunkerque il passe son enfance dans cette ville rasé à 90 % pendant la seconde guerre mondiale.
Par goût du dessin et encouragé par sa mère, il fréquente depuis l’enfance l’Ecole des Beaux-Arts de la ville.
Il nourrit également sa passion en produisant des personnages de bandes dessinées, puis des dessins
de Bruegel, Daumier, Géricault, Pascin…
Il poursuit des études au lycée Jean Bart et, après le baccalauréat, entreprend une formation en arts appliqués
à Roubaix. Il enseigne ensuite le dessin dans un lycée professionnel en région parisienne.
En parallèle il poursuit dans son atelier une activité artistique personnelle jamais abandonnée.
Il découvre et pratique la gravure et la lithographie.
Un portfolio de lithos, La saga des Poufs est édité aux éditions d’Arts Pousse-Caillou dans la collection
La folie nous guette. Un exemplaire est acquis par le FRAC de Basse-Normandie.
Pour l’édition La goutte d’eau, il illustre les textes de Benoît Lardières (le Paradis) et de Anne Guglielmetti
(Almanach).
Il participe à nos nombreux salons et expositions personnelles à Paris, en province, et à l’étranger.
Dernièrement il a exposé à Paris à la galerie L’Usine et à MAC Paris.
« Au début, les visages et leurs présences. Ils imprègnent le dessin et sa genèse. Reliefs, incisions, modelés, figuration lente, tâtonnante et initiale de ces visages énigmatiques d’où naissent incertitudes, émotion et questionnement… »
D.Duhamel-Arrapel
Porc d’attache
Avant même et après la parole, au début comme à la fin de l’Histoire le porc est là. En conséquence, dans le moindre Pierrot d’amour se cache un goret. C’est sans doute pourquoi la truie altruiste n’espère rien des hommes. Elle préfère son compagnon d’auge. Il lui rappelle la vie d’avant le jour en son premier langage.
Daniel Duhamel Arrapel et Armel Louis rappellent dans leur défense et illustration du goret qu’il n’est pas notre aporie mais notre germination. Il ne peut donc entrer dans une seule phrase tant se fomente en lui notre syntaxe primitive que nous voulons ignorer. Elle glisse pourtant sans cesse vers le tronc de nos heures. Le porc doit donc être traité avec respect car il nous rappelle que l’infini n’est rien et que nul Dieu n’en sortira jamais.
Ecrire le porc permet de s’arracher à l’erreur mystique. Vulve vue, Marie la vierge vénérée redevient l’adorable truie. Elle n’est plus une Narcisse mélancolique mais la mante peu religieuse des gouffres engendrés par la maladie de l’idéalité. Se déploie une autre sainteté. Elle est hantée de viande puisque le cochon pointe son groin.
Les deux auteurs répondent à le question de savoir ce que devient le mot “ écrire ” quand le porc est son sujet mais que ce dernier ne peut l’apprivoiser. Le dévoilement du mot “cochon” ouvre au jour ce qui fait la débauche, la pusillanimité, l’absence de vertu. Ce dépouillement ne doit culpabiliser en rien. Elle ne fait que sexualiser le mot “ homme ” en affrontant jusqu’au bout son animalité. Celle-ci renvoie à l’affolement dont sort son cri absurde.
Soudain l’animal humain ne cherche plus de fausses traces. Il sait la rencontre avec lui-même impossible, son seuil infranchissable. Il ne peut compter que sur sa fièvre porcine et son innommable. Il se revendique comme la bête qui crut un temps à l’Esprit. De la porcherie surgit son écurie d’Augias.
jean-paul gavard-perret
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